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Elle serait la plus belle des côtes d’Italie ; selon beaucoup, même la plus belle d’Europe. Nous sommes en Campanie, dans la province de Salerne pour être précis, au sud de la péninsule de Sorrente. La Côte Amalfitaine s’étend le long de la Statale Panoramica 163. Cinquante kilomètres de virages en épingle et de falaises abruptes surplombant la mer, où se succèdent des lieux fabuleux tels que Positano, Amalfi, Ravello et Vietri.
Ces villes, ainsi que Sorrente, sont la destination du tourisme international, principalement anglo-saxon, depuis le XIXe siècle. Un détail qui a beaucoup influencé la mentalité de la population, différente par son tempérament, et en partie aussi par sa culture, par rapport au reste de la région. Parallèlement au tourisme, la vocation agricole et maritime se poursuit.
Il en va de même pour l’artisanat : la tradition textile de Positano et la tradition céramique de Vietri sont mondialement connues et emploient de nombreuses personnes dans la région. Pour mieux organiser votre prochain un passage par la Côte Amalfitaine, nous vous invitons à découvrir ses principales attractions, placée sous la protection de l’UNESCO depuis 1997.
Comment se rendre sur la Côte Amalfitaine ?
Atteindre la Côte Amalfitaine par voie terrestre n’est pas toujours la meilleure idée. Pendant la moyenne/haute saison, le risque de bouchons est très élevé. Il peut être plus pratique de l’atteindre par la mer, car elle est bien reliée aux ports de Salerne (également accessible par des trains) et de Sorrente (accessible depuis Naples par le Circumvesuviana).
Positano
Pour ce qui est de la renommée et de la popularité, Positano, en Campanie, n’est devancée que par Capri. Il s’agit donc d’une station touristique internationale, très fréquentée pendant les mois d’été. Au printemps et à l’automne, Positano se montre sous son meilleur jour. Ce n’est certes plus un village d’humbles pêcheurs comme autrefois, mais il reste extraordinairement fascinant, surtout pour les yeux de ceux qui le visitent pour la première fois.
La caractéristique la plus frappante, en fait, est son développement vertical prédominant. Les maisons s’accrochent les unes aux autres, presque à la roche qui descend en pente douce vers la mer.
Se promener dans ses rues étroites, pleines de boutiques et de magasins (Positano est célèbre dans le monde entier pour ses vêtements et ses sandales faits à la main), est une expérience vraiment magique.
L’église Santa Maria Assunta, dont le dôme s’élève au milieu de la ville, mérite également d’être visitée. Les plages sont au nombre de deux : Spiaggia Grande, au pied de la ville, et Spiaggia del Fornillo, à quelques minutes de marche de l’embarcadère des hydroglisseurs. En résumé, que ce soit pour quelques heures ou quelques jours, Positano mérite d’être visitée au moins une fois dans sa vie.
Praiano
À moins de dix kilomètres de Positano, Praiano est la solution idéale pour ceux qui, après des vacances sur la Côte Amalfitaine, recherchent avant tout la détente et la tranquillité. La ville, qui compte un peu plus de 2000 habitants, est divisée en deux hameaux :
- Vettica, la partie haute,
- Marina di Praiano, près de la mer.
Il y a également deux plages : Gavitella et Marina di Priaia. Malgré leur petite taille, il s’agit de lidos exclusifs, entièrement équipés et dotés de restaurants spécialisés dans la cuisine de la mer de la Campanie. Panorama et coucher de soleil complètent l’idylle.
Praiano est en effet célèbre pour ses vues panoramiques et ses couchers de soleil ardents, presque toujours avec Capri bien visible en arrière-plan. Ces derniers, en particulier, font de ce lieu un endroit idéal pour un week-end romantique (Praiano est à mi-chemin entre Positano et Amalfi). À ne pas manquer !
Furore
Immédiatement après Praiano se trouve le fjord de Furore, une étape incontournable lors d’un séjour sur la Côte Amalfitaine. Il s’agit d’un étroit bras de mer, creusé par le travail incessant du torrent Schiato provenant des monts Lattari. Le fjord, aujourd’hui connu sous le nom de Marina di Furore, représente la partie touristique du village.
Le village proprement dit, en revanche, se trouve à 600 mètres au-dessus du niveau de la mer et on y accède par quelques sentiers escarpés qui montent de la côte vers l’intérieur des terres. En fait, on ne peut pas parler de village, car l’une des caractéristiques de Furore est l’absence d’un véritable centre. Les maisons et les églises de cette petite commune sont disséminées ici et là, suivant le plus souvent les contours du terrain.
Depuis quelques années, la montée en puissance du trekking en tant que principal segment touristique a permis la redécouverte progressive d’une partie du territoire, longtemps restée en marge des flux touristiques. À cet égard, pour ceux qui ne souhaitent pas parcourir les sentiers du Furore en montée, nous conseillons de rejoindre le village d’Agerola (d’où part également le plus célèbre “Sentier des Dieux”) et de descendre ensuite jusqu’au fjord du Furore.
Conca dei Marini
Pendant le fascisme, Conca dei Marini était unie à Furore, pour se séparer immédiatement après la Seconde Guerre mondiale. Une petite anecdote qui révèle l’importance de l’identité communale pour les habitants de la Côte Amalfitaine. Il s’agit en effet d’un des plus petits villages d’Italie (un peu plus de 600 habitants) et pourtant très fière de son histoire.
Conca dei Marin, c’est une identité à la double âme : de terre (culture des citrons et des tomates cerises) et de mer (la pêche au thon a été active jusqu’en 1956) qui, heureusement, continue de se renouveler sous la bannière du tourisme de masse.
Il y a plusieurs choses à voir. La plage de Marina di Conca, au bout de 300 marches près d’un hôtel renommé de la région ; et surtout la Grotta dello Smeraldo, un merveilleux ravin marin découvert dans les années 1930 par un pêcheur local. La Grotta dello Smeraldo est accessible par un ascenseur le long de la SP 163, ou bien par la mer depuis Amalfi.
Amalfi
Amalfi partage avec Positano la palme de la station balnéaire la plus importante de la Côte Amalfitaine. Quant à savoir laquelle des deux est la plus belle, le jugement reste suspendu, bien qu’Amalfi ait incontestablement une histoire glorieuse. Avec Pise, Gênes et Venise, elle fut l’une des républiques maritimes qui ont fait l’histoire de la Méditerranée, comptant pas moins de 70 000 habitants contre environ 5 000 aujourd’hui.
De nombreuses traces de la grandeur d’Amalfi subsistent : de l’Arsenal, le chantier naval où étaient construits les bateaux de la flotte (il abrite aujourd’hui une exposition permanente sur l’histoire de la ville), à la Régate des Républiques Maritimes, qui se déroule tous les quatre ans dans les eaux de la ville avec un effort d’organisation considérable, récompensé toutefois par un nombre de visiteurs plus que positif.
La visite de la cathédrale de Sant’Andrea est incontournable, tout comme celle du musée du papier. Ce dernier est installé à l’intérieur d’un des anciens moulins à papier. En effet, toute la péninsule de Sorrente a connu pendant des siècles une excellente industrie papetière qui exploitait l’abondance des ruisseaux et des torrents provenant des monts Lattari.
Des moulins à papier ont ainsi vu le jour dans les lits creusés par ces cours d’eau, dont l’activité a définitivement cessé vers le milieu des années 1950 (à l’exception d’une production artisanale limitée qui perdure).
Si vous le souhaitez, après la visite du musée, vous pouvez faire une excursion pour découvrir les autres moulins désaffectés.
Atrani
Atrani est le centre urbain avec la plus forte densité de population de la Côte Amalfitaine et cela n’est certainement pas dû à son nombre élevé d’habitants mais plutôt à sa petite extension territoriale. Il s’agit d’un territoire de seulement 0,12 km² dans lequel vivent environ 900 personnes.
En pratique, il s’agit d’un joyau situé entre les monts Civita et Aureo, le long de la vallée du fleuve Dragone. Elle l’est aussi d’un point de vue territorial, car on peut rejoindre la ville à pied encontinuant au-delà de la Vallée des Moulins d’Amalfi. D’un point de vue urbanistique, en revanche, c’est un joyau de l’architecture méditerranéenne, ce mode de construction particulier fait de superpositions, de façades colorées et d’étroites ruelles montantes.
Une mention spéciale doit être faite pour les églises, qui sont très nombreuses compte tenu de l’exiguïté du territoire. Deux d’entre elles méritent une visite : l’église de San Salvatore de’ Birecto, où les ducs étaient couronnés à l’époque de la République d’Amalfi, et la collégiale de Santa Maria Penitente, célèbre pour son clocher et sa coupole élancée.
Ravello
Juste après Amalfi, Ravello est la destination idéale pour ceux qui souhaitent passer des vacances sur la Côte Amalfitaine loin de l’agitation qui caractérise ces lieux depuis des années. En effet, la ville est située à plus de 300 mètres au-dessus du niveau de la mer et, en plus de la vue magnifique, elle bénéficie d’un climat plus frais, ce qui est certainement pratique pour ceux qui ne supportent pas la chaleur et l’étouffement de l’été.
Quant aux choses à voir, elles sont peu nombreuses mais d’une beauté extraordinaire. Surtout la Villa Rufolo et la Villa Cimbrone, deux demeures seigneuriales transformées au fil des ans en attractions touristiques. La première, en particulier, accueille une série d’événements musicaux pendant le Festival de Ravello, une revue musicale qui monopolise presque tout le calendrier touristique de la ville.
La Villa Cimbrone, quant à elle, est un hôtel 5 étoiles réputé dont l’extraordinaire jardin panoramique (rebaptisé “Terrace on Infinity”) peut encore être visité. Le Duomo, qui domine la place du même nom, et l’Auditorium futuriste conçu par l’architecte brésilien Oscar Niemeyer valent également le détour. Cette structure hyper-moderne, distante mais pas du tout en rupture avec le caractère architectural de la localité, accueille une grande partie des événements du festival de Ravello mentionné plus haut. À voir absolument !
Minori
Minori est une station touristique établie depuis des milliers d’années. La découverte d’une villa romaine datant du Ier siècle après J.-C., qui représente aujourd’hui l’une des principales attractions de la localité, confirme cette ancienne vocation. L’autre est la basilique mineure de Santa Trofimena qui, de façon imposante, donne sur la mer.
Pour le reste, la ville est moins caractéristique que les autres villes de la côte. Ce qui fait la différence, c’est la plage, la mer, le soleil et la gastronomie. Minori, en effet, possède une importante tradition de fabriques artisanales de pâtes qui, avec les citrons, le vin et tous les autres produits de la terre et de la mer de la région, animent le séjour des touristes.
Depuis quelques années, il existe également un événement de taille : il s’agit de la “Gusta Minori“, qui a lieu la dernière semaine du mois d’août. Cet événement vise à mettre en valeur les extraordinaires “gisements gastronomiques” de la Côte Amalfitaine, en associant la nourriture à des soirées d’art, de culture et de musique.
Maiori
Maiori est située à l’embouchure de la Regghina Maior, une rivière responsable en 1954 d’une terrible inondation qui a causé deuil et destruction. Les reconstructions ultérieures ont sacrifié de nombreux éléments de l’établissement historique, ce qui explique que Maiori apparaisse moins caractéristique que d’autres villes de la Côte Amalfitaine.
Cela ne signifie pas pour autant que la ville n’a pas de flèches à son arc. Au contraire, le fait qu’elle possède la plus longue plage de toute la Côte Amalfitaine (environ 1 km) a grandement favorisé l’économie touristique. Au fil des ans, de nombreux hôtels ont vu le jour, ainsi que toutes les activités induites (magasins, restaurants, boutiques).
Les églises (Collégiale de Santa Maria a Mare, San Francesco, Santa Maria de’ Olearia, Madonna dell’Avvocata) et les villages voisins d’Erchie et de Cetara méritent également d’être visités. Le premier (hameau de Maiori) possède l’une des plus belles plages de la côte ; le second, en revanche, est célèbre pour sa colatura delle alici, l’un des produits alimentaires les plus importants (présidium Slow Food) de la région de Campanie.
Vietri Sul Mare
Vietri est la dernière étape d’un circuit de découverte de la Côte Amalfitaine. La ville est surtout connue pour sa tradition séculaire de la céramique. Le Museo della Ceramica Vietrese, installé dans la Villa Guariglia, dans le hameau de Raito (à environ 3 km de Vietri), est sans aucun doute un arrêt obligatoire lors d’une visite de la ville.
Mais ce n’est pas la seule : l’église de San Giovanni Battista, reconnaissable à sa coupole en tuiles, mérite également une halte. La diversité des styles (roman, renaissance et baroque) qui caractérisent la façade et l’intérieur (le plafond à caissons est remarquable) ne laisse pas indifférent même les ignorants de l’histoire de l’art.
Par ailleurs, Vietri doit être considérée comme la station balnéaire de Salerne, puisqu’elle est pratiquement rattachée à la deuxième commune de Campanie. La plage du hameau de Marina et celle des “Due Fratelli” contribuent grandement à l’attrait touristique de la station. Un dernière étape à ne pas manquer lors de votre périple !
Les environs
Beaucoup moins chaotique que Naples, Salerne est un excellent point de départ pour ceux qui souhaitent visiter la Côte Amalfitaine en toute tranquillité. L’avantage réside surtout dans le prix plus abordable de l’hébergement par rapport à des endroits comme Positano, Amalfi, Ravello, etc. Il faut dire que la ville s’est aussi beaucoup améliorée sur le plan touristique. Les impressionnants projets de transformation urbaine réalisés ces dernières années ont définitivement changé son visage pour le meilleur, avec des retombées positives pour le commerce et la restauration.
Pompéi et Paestum sont deux autres lieux à visiter. Depuis Vietri Sul Mare, la dernière étape sur la côte, il faut environ une demi-heure de route pour rejoindre la première et une heure pour la seconde (un peu plus en transports publics), mais cela en vaut vraiment la peine.
Pompéi n’est plus à présenter, tout comme Paestum qui, en plus d’être l’un des sites archéologiques les plus importants de la Grande Grèce, est une station balnéaire très prisée aux portes du Cilento, autre perle de la Campanie.
Évitez (si possible) juillet et août
La meilleure saison pour visiter la Côte Amalfitaine est sans conteste le printemps. L’avantage des mois d’avril, mai et juin est que les jours rallongent, le temps s’adoucit, tout fleurit, et surtout il n’y a pas la chaleur et la foule de l’été. En juillet et en août, en effet, la Côte Amalfitaine affiche complet.
Inévitablement, c’est au cours de ces mois que se déroulent presque tous les événements les plus importants, mais, si l’on a le choix, les mois de printemps (ou, à défaut, les mois d’automne) sont préférables pour la qualité de vie. Ce conseil est aussi valable si, en plus de visiter les stations balnéaires de la Côte Amalfitaine, vous souhaitez vous essayer à certains des sentiers de randonnée que nous avons mentionnés dans notre article.