Sommaire
Créé en 2009, Capitaine Train à l’origine avait pour ambition ; rien que cela ; de détrôner l’indétournable Voyages-sncf.com (ou VSC). On peut dire que le pari est (en partie) gagné. Histoire de marquer encore un virage dans son développement, la start-up française change de nom pour s’appeler Captain Train.
Qu’est-ce que Captain Train ?
Dans le secteur ferroviaire, on peut dire que la SNCF a longtemps eu le monopole. L’ouverture à la concurrence a vu l’apparition de quelques concurrents qui ont souhaité rivaliser ; notamment sur le secteur de la vente de billets sur Internet ; et ravir la première marche sur le podium. Même si cela n’est pas évident ; du fait de la notoriété du géant ; on peut dire que Captain Train a su tirer son épingle du jeu.
Comme dit, créée en 2009, la start-up française n’a pas perdu son temps. Il ne lui a fallu que cinq petites années pour séduire 1,1 millions de clients, vendre des milliers de tickets par jour et faire des levées de fonds incroyables. Si son nom était bien français, son désir de s’étendre lui a donné envie d’angliciser son nom, pour le rendre plus européen, et donc attirer une clientèle plus élargie. En 2016, la start-up est passée sous pavillon britannique, avec son rachat par Trainline, abandonnant le nom de Captain Train au passage.
Captain Train et la réaction de la SNCF
Il n’est pas facile de ne plus avoir le monopole. Si la concurrence était déjà ouverte pour les trains sur rails ; le mastodonte avait encore la main pour la vente de billets en ligne et on peut dire qu’il ne souhaitait pas partager un si formidable gâteau. Pourtant, le Conseil de la Concurrence en a décidé autrement et c’est ce qui a donné l’idée aux fondateurs de Captain Train, de vendre, eux aussi, des billets de train en ligne.
L’analyse du fonctionnement du site Voyages-sncf.com leur démontre plusieurs choses : le site est pollué par la publicité ; ce qui n’offre pas une expérience client des plus réussies. Il n’est également pas très fluide en termes de navigation et surtout, il faut beaucoup de temps au voyageur pour réserver son billet. Les deux amis en sont sûrs : s’ils proposent un site qui répond à ces trois problématiques, ils seront dans la course. La suite leur donnera raison ; même s’il leur a fallu batailler deux ans au niveau juridique pour pouvoir créer.
Autre atout de Capitaine Train à l’époque : proposer parfois des prix plus avantageux que son concurrent sur certains trajets grâce à des partenariats avec d’autres compagnies ferroviaires. Ajoutons maintenant que ces mêmes partenariats permettent par le biais de Captain Train d’accéder à plus de destination puisqu’il peut proposer les offres de tous les opérateurs, en plus de la SCNF et que le SAV se veut très à l’écoute de la clientèle et il y a de quoi frémir, quand on a toujours eu le monopole dans ce domaine.
Il y a alors deux solutions dans ce type de situations : se coucher ou contre-attaquer. Heureusement pour la SNCF, c’est la deuxième option qui a été plébiscitée. Des efforts ont été faits pour pallier les mauvais côtés et les points faibles et repenser sa pratique.
Au final, l’interface a été revue et améliorée dans le but de plaire au client et de renforcer sa fidélité. On peut donc dire que cette concurrence a permis à VSC de ne pas se reposer sur ses lauriers et prendre Captain Train suffisamment au sérieux pour se penser en danger a permis au site d’évoluer. En tout cas, ceux qui se frottent les mains, ce sont les clients : ils ont désormais le choix entre deux concurrents qui se livrent une bataille acharnée et pour ce faire, mettent les bouchées doubles. Captain Train souhaite dépasser le maitre et Voyages-sncf-com entend conserver son statut.
La contre-attaque du challenger Captain Train
Est-ce que tous ces efforts au final, sont utiles pour Captain Train ? Car si le site a été suffisamment inquiétant pour que VSC ait envie de faire mieux, tous deux ont affaire à des clients de plus en plus exigeants en termes de rapidité, de mobilité et ce, sans état d’âme : celui qui propose le plus de choix, pour moins cher et de manière ergonomique a gagné.
On peut dire que ce qui peut départager les deux concurrents se joue plutôt sur le long terme. Si Captain Train peut attirer de nouveaux clients grâce à son ambition de s’ouvrir sur l’Europe notamment de l’Ouest ; ce qui explique donc son changement de patronyme ; il ne peut pas rivaliser avec la SNCF qui est ; dans l’inconscient collectif ; toujours associée au train et est devenu un automatisme pour de nombreuses personnes au moment de réserver un billet.
Il faut donc attendre pour voir si cette ouverture européenne ; volontairement stratégique pour Captain Train ; va payer et si cela marquera la fin d’un règne incontesté et sans partage ; ne serait-ce que dans l’esprit des touristes et des voyageurs français. Changer des habitudes bien ancrées prend assurément du temps et il va falloir rivaliser d’ingéniosité et de stratégie marketing pour supplanter une entité si présente depuis des décennies…