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La pandémie du Covid-19 a obligé les entreprises à être créatives pour ne pas mettre la clé sous la porte alors qu’il était impossible pour les salariés de se déplacer. On a assisté à l’essor du télétravail. Travailler de chez soi, malgré ce que l’on pouvait redouter, n’a pas d’impact négatif sur la productivité, au contraire ; comme ont pu le constater avec satisfaction les chefs d’entreprise.
Malgré le recul de la maladie, nombreux sont ceux qui ont continué à permettre à leurs salariés de continuer à télétravailler ; ce qui répond en outre aux aspirations de beaucoup d’entre eux.
Télétravailler depuis un autre pays
Quand on pense au télétravail, on pense surtout à des personnes qui travaillent et résident en France et qui doivent, quelques jours par semaine, se rendre sur leur lieu de travail. Les indépendants sont aussi une autre frange de la population à laquelle on associe volontiers le travail depuis chez eux.
Ces derniers d’ailleurs ne se limitent pas aux frontières françaises et on peut voir que certains bougent d’un pays à un autre au hasard de leurs envies, sans pour autant renoncer à leur activité professionnelle. Une liberté qui peut faire rêver.
Pourtant, il n’y a pas que les indépendants qui peuvent se le permettre. Il est en effet tout à fait possible de télétravailler depuis l’étranger, même si on est salarié et que l’entreprise pour laquelle on travaille se situe en France. Mais alors comment procéder pour que cela se passe bien ?
A-t-on les mêmes droits qu’un salarié classique si on télétravaille depuis un autre pays ?
Travailler depuis un autre pays, même quand on est salarié d’une entreprise française peut en faire rêver plus d’un et nous venons de voir que cela est tout à fait possible. Mais bénéficie-t-on des mêmes droits dans cette situation ?
Le fait de travailler depuis l’étranger ne change rien aux obligations qu’a envers vous votre employeur en matière de frais, si ceux que vous engagez ont un lien avec l’exercice de votre travail. Ainsi on peut relever que les frais professionnels remboursables par l’employeur comme les déplacements, le matériel nécessaire à l’exercice de votre fonction ou encore les frais relatifs à votre connexion internet s’il les payait déjà quand vous exerciez depuis chez vous, en France, sont pris en charge.
Nota bene : même si cela peut être amené à se développer avec les années, pour l’instant, le télétravail depuis un pays autre que celui où a été établi le contrat de travail n’en est encore qu’à ses balbutiements et à ce titre peut être mal encadré.
Par exemple, pour gagner en sécurité, il faut demander à ce que certaines clauses relatives à ce nouveau mode de travail et surtout à l’étranger soient rédigées et rajoutées au contrat de travail. Il est important de savoir avant de vous lancer ce qui pourrait se passer si vous étiez victime d’un accident, si vous tombiez malade ou encore ; si vous êtes une femme ; ce qui adviendrait de vous si vous tombiez enceinte alors que vous télétravaillez depuis un autre pays.
Vous êtes prêts à sauter le pas et à faire part de votre décision à votre employeur ? S’il accepte que vous télétravailliez depuis un autre pays, c’est pour vous l’occasion de découvrir un nouveau mode de vie, de nouvelles coutumes et une autre culture. Humainement parlant, cela risque d’être enrichissant, d’autant que cela peut vous ouvrir de nouvelles portes professionnelles, sait-on jamais ?
Comment se préparer au mieux ?
Cependant, il est important de prévoir ce départ et de mettre toutes les chances de son côté pour que cela se déroule bien. Dans ce cadre, il est important bien entendu de ne pas partir sans avoir prévenu votre employeur. Il est tout à fait en droit de refuser, s’il pense que télétravailler aussi loin de chez vous ; et à fortiori de l’entreprise qui l’emploie ; n’est pas bon pour elle et son développement.
Où se situe le pays dans lequel vous pensez télétravailler ? S’il se trouve au sein de l’Union Européenne, vous pouvez compter sur votre protection sociale française si votre temps de télétravail sur place n’excède pas 20% de votre temps de travail total. Si cela représente un pourcentage plus important, il faut alors s’inscrire sur le système de protection du pays en question.
En dehors de l’Union Européenne, il n’est pas toujours possible d’avoir tout simplement accès à un système de sécurité sociale : il faut donc se renseigner en amont sur les accords bilatéraux qui peuvent exister ou trouver une équivalence. En tout cas, cela peut être un critère pour choisir sa destination de télétravail.
Enfin, même si le fait de partir pour une destination lointaine ressemble à un rêve, il ne faut pas oublier le décalage horaire. Cela peut avoir une incidence importante pour votre travail. Il n’est pas rare, même quand on télétravaille de devoir assister à des réunions à distance. Dans ce genre de situations, c’est l’heure française qui prime et cela peut correspondre au milieu de la nuit selon l’endroit où vous souhaitez vous rendre.
Etes-vous prêt à vous lever pour échanger et faire une session de brainstorming, à être créatifs alors que l’horloge affiche deux ou trois heures du matin ? Si cette idée ne vous rebute pas, pourquoi pas. Si vous avez le sommeil lourd ou que vous supportez mal ce genre de contraintes, peut-être que le télétravail en dehors de chez vous et surtout depuis un autre pays que la France n’est pas la bonne solution pour vous.
Il est important de se poser toutes les questions et de ne pas voir que l’aspect idyllique de la situation mais la confronter aux réalités du travail.
Les meilleures destinations pour un nomade numérique
Le statut de nomade numérique a le vent en poupe. A tel point que l’on voit parfois des visas spéciaux fleurir dans des pays qui en ont besoin pour leurs entreprises ou qui comprennent que cela peut intéresser des personnes venant d’autres continents parfois. Si vous êtes intéressé par le fait de télétravailler depuis l’étranger, vous pouvez vous rendre dans les pays suivants.
Brésil
Le Brésil adore les personnes qui ont « une activité professionnelle (…) qui peut être pratiquée à distance ». Dans ce cadre, ce pays a mis en place le visa Vitem XIV que l’on peut demander si l’on se trouve dans cette situation. Un contrat de travail, et avoir souscrit un contrat d’assurance santé sont généralement suffisants pour pouvoir le décrocher.
Dubaï
Plus intéressé par Dubaï ? La ville de tous les excès accueille volontiers les personnes qui sont des nomades numériques. Par contre, si un contrat de travail vous sera demandé pour prouver que vous exercez bien en tant que salarié en télétravail pour une société française (ou autre), votre salaire sera aussi scruté à la loupe pour pouvoir obtenir le précieux visa qui vous permettra de vous y installer pendant un an (période renouvelable).
Impossible d’avoir ce précieux sésame si vous gagnez moins de 5 000 dollars mensuels (ou en euros au moment où nous écrivons ces lignes 4 636,45 euros).
Géorgie
Si vous prévoyez de rester plus de 180 jours en Géorgie, demandez le Remotely from Georgia : ce visa américain est spécialement prévu pour les personnes qui travaillent depuis chez elles mais ont un contrat avec un pays autre que les Etats-Unis. Une bonne nouvelle, si vous voulez vivre le rêve américain.
L’île de la Barbade
Si le Brésil et Dubaï ne sont pas encore assez exotiques pour vous, que diriez-vous de l’île de la Barbade ? Il est certain que dans un CV, cela peut faire une expérience de plus et vous y gagnerez sans doute en qualité de vie. Par contre, ce privilège a un prix. Pour pouvoir télétravailler depuis l’île pendant un an, il faut débourser 2 000 dollars ne serait-ce que pour avoir le visa.
Quant au salaire demandé, il est de 50 000 dollars américains, bien entendu annuels ; ce qui correspond à presque 47 000 euros. Est-ce que cela correspond à tous les profils de salariés français ? Sans doute pas…