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La consommation collaborative : ce sont des termes qui vous parlent ? Si ce n’est pas le cas, sans doute ne pratiquez-vous pas encore le covoiturage. En quoi cela consiste, comment faire et quels avantages sont autant de questions que nous abordons dans ce guide complet.
Qu’est-ce que le covoiturage ?
Le covoiturage consiste en le fait de partager une voiture avec une ou plusieurs personnes, pour se rendre à la même destination. Pour répondre à cette définition, le conducteur ne doit pas être professionnel, le but étant de partager les frais inhérents à ce déplacement (carburant, note de péage essentiellement). Toutes les personnes sont donc des covoitureurs. Comme ces déplacements supposent néanmoins une usure normale du véhicule, pour que le système soit parfait, il faudrait que le conducteur accepte de devenir passager, de temps en temps.
Si le covoiturage existe aux Etats-Unis depuis les années 80, il a fait son apparition timidement, 10 ans plus tard en France. Le fait de partager une voiture n’est bien entendu pas nouveau. Mais que cela se fasse en respectant des règles bien définies, pour protéger les différentes parties et pouvoir trouver des compagnons de covoiturage est relativement récent.
Comment ça marche le covoiturage ?
Quand on passe chercher un collègue de travail qui habite sur le trajet menant à l’entreprise, pour lui éviter de prendre son véhicule, on parle déjà de covoiturage. Mais ici, nous allons plus évoquer ici celui qui peut être organisé via des plateformes.
Comment proposer un covoiturage ?
En premier lieu, il s’agit de s’inscrire sur un site spécialisé en covoiturage. Le marché s’est ouvert et de nombreux sites permettent de créer un profil. Pour trouver celui qui propose les meilleurs tarifs, il peut être judicieux de procéder à un comparatif. Des outils en ligne, entièrement gratuits, permettent de trouver le site qui correspond le mieux à vos attentes. Ces dernières ne seront pas les mêmes si vous comptez faire du covoiturage régulier ou occasionnel.
Il faut créer un profil et une annonce pour explique ce que l’on recherche ou ce que l’on a à offrir. Plus vous êtes exhaustif, mieux c’est pour trouver des personnes intéressées. Dire que vous vous rendez à Paris un jour donné n’est pas suffisant. C’est une très grande ville. Par contre, si vous précisez que votre destination se situe à la Défense est plus parlant. Cela peut faire toute la différence quand une personne hésite entre plusieurs propositions.
Quel est le meilleur site ?
Les sites comme BlaBlaCar, Mobicoop ou La Roue Verte proposent la mise en relation de personnes proposant ou cherchant une voiture à partager, pour des destinations précises, à des dates données. En réservant et en payant en ligne, vous convenez avec le ou les covoitureurs d’un endroit de « ramassage », pour prendre la route ensemble.
Pas besoin forcément de s’y prendre forcément à l’avance. Tout comme il est possible de trouver des billets de train pas cher de dernière minute, les bus ou les avions, c’est également vrai pour le covoiturage, quand on est passager notamment, même si le choix se restreint peut-être en fonction des destinations.
Quels sont les différents types de covoiturage ?
Covoiturage occasionnel
On peut vouloir faire du covoiturage pour un événement spécifique. On parle alors de covoiturage occasionnel ou encore événementiel. Cela sera le cas pour une personne qui veut partir en vacances ou alors souhaite se rendre dans une autre ville pour participer à un festival, sans se soucier de conduire et de trouver une place de stationnement sur place.
Covoiturage régulier
Par contre, quelquefois sur de longues distances, on peut décider de mettre en place un covoiturage régulier, voire quotidien. Dans ce deuxième cas, c’est le plus souvent pour rallier le lieu de travail ou encore pour déposer des enfants à l’école.
Covoiturage de crise
Il existe également un troisième type de covoiturage, un peu moins connu, sous l’appellation de covoiturage de crise. Suite à une grève des transports, une panne de voiture, vous ne pouvez pas utiliser votre moyen de transport usuel et vous pensez au covoiturage comme alternative d’urgence.
Pour la ou les personnes qui se rendent au même endroit que vous, cela peut être rassurant de savoir qu’elles ont une solution et n’ont plus à se soucier de leur déplacement. Par contre, il faut que le covoiturage se passe dans de bonnes conditions pour réitérer l’aventure. Il s’agit, au-delà d’un système de transport visant à être économique, une expérience humaine. On peut ne pas avoir d’affinité avec la personne avec laquelle on partage la voiture ou ne pas apprécier sa conversation (ou son absence de conversation !). Dans ce cas, on cherche un autre covoitureur la fois suivante.
Est-ce que le covoiturage est gratuit ?
Il faut distinguer deux types de frais. Ceux inhérents à la plateforme de réservation. Ils servent à assurer la continuité et la qualité des services. Ils sont calculés le plus souvent en fonction de la longueur du trajet et du prix que demande, pour cela, le conducteur à son ou ses covoitureurs. Certains sont gratuits, d’autres peuvent représenter jusqu’à 30% du prix fixé.
Enfin, donc, le prix que fixe le conducteur, sachant que bien sûr, cela joue dans le choix entre plusieurs propositions sur une même destination. Mais comment être gagnant, quand on est conducteur, sachant qu’il faut proposer une somme juste ?
Quel prix demander pour du covoiturage ?
Impossible d’utiliser le covoiturage dans l’optique de réaliser des bénéfices. Il s’agit réellement de diminuer les frais que l’on devrait assumer seul(e), en l’absence de passagers à bord.
Il faut se référer au barème kilométrique en vigueur. Celui-ci est disponible, facilement sur Internet et fait l’objet d’une révision tous les ans.
Si le covoiturage est régulier, il faudra donc revoir les tarifs pratiqués, chaque année.
Ce barème prend en compte le type de véhicule (puissance), mais aussi donc le nombre de kilomètres qu’il faut parcourir. On ne peut donc pas demander la même somme pour un trajet se situant à 25 kilomètres de chez soi que pour un autre qui serait à 1 200 kilomètres. D’autres critères sont à prendre en considération pour proposer le tarif le plus adapté comme :
- Les frais de carburant (une moyenne de 0,13 euro du kilomètre est suffisante) ;
- Les frais de péage (s’il y a lieu : 0.10 euro par trajet) ;
- Le coût d’entretien du véhicule ;
- L’assurance auto ;
- La dépréciation du véhicule (usure).
Il peut être difficile, notamment pour ces derniers points, de trouver une équivalence en euros. Heureusement, sur les plateformes de covoiturage, des calculateurs sont là pour aider les participants et proposent d’entrée de jeu un prix de base qui reprend succinctement ces différents éléments. Le conducteur est libre de revoir cette estimation à la hausse ou à la baisse. Il est évident qu’une révision à la baisse peut inciter plus de personnes à sélectionner l’annonce, ce qui fait que l’automobiliste s’y retrouve au niveau des frais.
Une fois le montant du trajet évalué, il faut le diviser par le nombre de personnes qui seront à bord (conducteur y compris).
Quels sont les avantages du covoiturage ?
Les atouts du covoiturage sont pluriels. C’est pourquoi de nombreux français utilisent cette méthode tous les jours.
- C’est économique : que l’on soit un jour conducteur ou un jour passager, il y a à gagner en faisant du covoiturage. Les frais de carburant ou même de péage sont à partager avec les autres personnes. Le plus souvent, c’est divisé par deux, si l’on prend un seul passager. Mais cela peut être plus ;
- Cela permet de lutter contre les embouteillages : Moins de véhicules sur la route, signifie forcément des probabilités d’encombrement diminuées. On impute cela à une hausse du taux d’occupation des véhicules ; comme peuvent le faire les bus, par exemple ;
- Diminuer les problèmes de stationnements : Les places de parking disponibles se font rares surtout dans les grandes villes. Quant au prix demandé dans certains endroits de stationnement, il est rédhibitoire, même pour un actif. Comme dit précédemment, faire rouler moins de voitures est un moyen de solutionner ce problème qui devient récurrent ;
- Une solution pour aller partout en France : Certains endroits sont mal desservis au niveau des moyens de transport. Le covoiturage s’est démocratisé sur la France entière. Ce ne sont donc pas uniquement les personnes habitant les grandes villes qui utilisent ce système, au contraire, puisqu’ils ont quelquefois d’autres types de transports en commun à leur disposition ;
- Une expérience humaine : dialogue, échange, convivialité, découverte, amitiés qui se nouent, réseau professionnel qui s’étoffe, coup de foudre, parfois : le covoiturage est avant tout un moment que l’on partage avec d’autres personnes. Après la gêne parfois des premiers instants, on peut choisir d’écouter la radio, que les covoitureurs écoutent leur musique dans leur casque ou engager la conversation ;
- Un acte écologique : moins de fumée de gaz d’échappement, donc moins de pollution : faire le choix du covoiturage, c’est faire un geste écoresponsable.
Quels sont ses inconvénients du covoiturage ?
Comme dit plus haut, partager une voiture pendant plusieurs centaines de kilomètres avec un ou plusieurs inconnus peut être enrichissant. Ou pas. Certaines personnes ne voient que l’aspect économique et n’ont pas envie de participer à l’aspect convivial que revêt habituellement ce dispositif. Personne n’est à l’abri, en outre, d’une annulation. Cela suppose alors un trajet seul et surtout de devoir assumer intégralement tous les frais. Pourtant, certains sites, dans ce cas-là, dédommagent la personne.
Mieux vaut expliciter clairement quand on peut avoir des contraintes de changement de lieu de rendez-vous ou d’horaires. Ne pas trouver la voiture là où elle est censée vous attendre peut être rageant pour une personne qui est heurée, notamment pour le travail. Une bonne communication est essentielle en amont pour que tout se passe au mieux.
Enfin, tous les conducteurs n’acceptent pas les animaux à bord. Mieux vaut spécifier votre demande, pour être sûr de ne pas rester sur le bord de la route avec votre animal de compagnie.
Covoiturage : que dit la loi et doit-on déclarer les revenus ?
La loi reconnait bien l’existence du covoiturage et c’est là où le calcul du prix demandé prend tout son sens. Car sur les sites gouvernementaux, plusieurs précisions sont apportées. « Le partage des frais n’est pas soumis à TVA. Cela ne peut pas être considéré comme un revenu et le conducteur n’est donc pas soumis à cotisations sociales ».
Il faut pourtant, pour ne pas déclarer ces revenus supplémentaires, dans la déclaration de revenus, remplir les trois conditions suivantes :
- Le déplacement effectué doit être pour le compte du conducteur ;
- Il faut se référer au barème kilométrique en vigueur et diviser le prix que l’on propose par le nombre de covoitureurs ;
- Le conducteur doit payer une part des frais du trajet, comme les autres covoitureurs.
Le prix demandé ne doit donc pas excéder 0,20€ par kilomètre, pour chaque passager ; ce tarif se basant donc sur le barème fiscal.
Ne pas tenir compte de ces conditions serait préjudiciable pour le conducteur car il serait alors considéré au regard de la loi comme un professionnel ; au même titre qu’un taxi ou VTC. Des poursuites pénales pourraient être envisagées. En outre, le conducteur serait donc tenu de déclarer ces revenus, en tant qu’activité professionnelle.
Pour les sites, tout cela est pris au sérieux. C’est pourquoi, sur certains, quand une personne a l’habitude de prendre plus de 4 personnes, on lui rappelle, via une fenêtre, que les frais doivent être partagés. Pas question non plus d’enchainer les sessions de covoiturage (plusieurs par jour), sous peine de se faire surveiller par le site.
Accident ou incident lors d’un covoiturage : que faire ?
Lors du covoiturage, les passagers sont couverts grâce à la garantie de responsabilité civile du conducteur. Tous les contrats d’assurance automobile en comportent une. Pourtant, mieux vaut prévenir son assureur pour savoir si la pratique ne relève pas d’une clause spécifique, car tous les contrats d’assurance ne sont pas identiques.
En effet, un contrat auto peut comporter une typologie de trajets. Ceux que l’on fait pour se rendre sur un lieu de travail ne sont pas les mêmes que ceux dits de loisirs. Au niveau de l’assurance, cela peut tout changer, en cas de sinistre. Dans ce cas, il est toujours possible de demander une extension de son assurance. Si, pour le covoiturage, une majoration est appliquée sur la mensualité, il ne faudra pas oublier de la comptabiliser dans le calcul du prix du trajet.
Enfin, il est bon de savoir que les plateformes de covoiturage, elles-mêmes, peuvent proposer des services d’assistance pour renforcer la couverture. Cela peut concerner le remorquage du véhicule en cas de panne ou d’accident ou encore l’hébergement des covoitureurs quand le véhicule n’est plus opérationnel. Bien entendu, cela a un coût à considérer, mais qui peut être intéressant pour des covoiturages hebdomadaires et donc considérés comme réguliers.
De nombreuses personnes qui font du covoiturage pour de longues distances connaissent les risques, notamment ceux inhérents à la fatigue. Pouvoir confier le volant à un covoitureur est un excellent moyen de limiter le risque d’accident sur les routes. Attention, toutefois dans ce cas, qu’il n’y ait pas sur le contrat d’assurance auto une clause d’exclusivité qui n’autoriserait que le propriétaire du véhicule à le conduire.
FAQ du covoiturage
Il est normal de se poser des questions quand on souhaite faire du covoiturage pour la première fois. Nous répondons ici aux questions les plus courantes.
Est-ce que le covoiturage peut être dangereux ?
Après tout, le covoiturage consiste à partager des kilomètres avec un parfait inconnu, voire plusieurs. De quoi susciter des angoisses. Pas de souci, pourtant.
Sur les sites de covoiturage les plus reconnus, les profils sont parfaitement détaillés. Non seulement les covoitureurs connaissent l’âge du conducteur, mais ont aussi accès à sa photo. Plus il fait un portrait détaillé, plus cela rassure les gens. Cela lui assure donc plus de réservations ; ce qui est toujours à son avantage.
Ne faites pas l’erreur de permettre à un de vos proches de profiter de votre profil pour faire du covoiturage aussi, pour qu’il n’ait pas à créer de compte. Les passagers verront arriver un inconnu et se méfieront. Sur la plupart des sites, il est possible de laisser des commentaires et des notes sur les conducteurs. Il est évident qu’il est préférable que tout cela soit positif pour espérer de nouvelles réservations.
Autre point à ne pas négliger : la dangerosité au volant. Là encore, quand le conducteur remplit son profil, il indique ses habitudes de conduite. Comme il donne son adresse mail ou encore son téléphone (moins impersonnel), vous pouvez toujours le contacter, pour planifier le trajet au mieux. Les impressions qui se dégagent lors de cet échange peuvent laisser penser que vous allez passer un bon voyage. Dans le cas contraire (personne peu aimable ou qui ne répond jamais), passez votre chemin et cherchez un autre conducteur.
Combien peut-on être dans le véhicule ?
Bien entendu, cela dépend du type de véhicule. Mais un conducteur peut souhaiter, pour diminuer encore les frais, proposer de prendre plusieurs personnes. Cela s’entend tout à fait du point de vue économique et de la convivialité. Par contre, on perd un peu en confort à l’intérieur de l’habitacle. Si vous n’appréciez pas ce genre de situation, regardez ce qui est spécifié sur le site. Parfois, les conducteurs, par prudence, ne prennent pas plus de 2 covoitureurs ; ce qui est plus raisonnable.
Y a-t-il des règles à suivre quand on fait du covoiturage ?
Dans le même ordre d’idée, le conducteur stipule souvent quelques règles, quand il embarque des personnes inconnues à son bord. C’est son véhicule. Il peut ne pas apprécier l’odeur de la cigarette, ne pas accepter que l’on mange dans la voiture ou encore que l’on prenne son chien avec soi. Mieux vaut prendre le temps de lire le profil en entier.
Le covoiturage peut être une expérience formidable, mais il s’agit de respecter les uns et les autres, tant au niveau du conducteur qu’au niveau des passagers. Quand on tient compte de tous ces éléments, ce dispositif de voiture partagée ne révèle que des points positifs.